Pourquoi je ne parviens pas à mincir ?

Pourquoi je ne parviens pas à mincir ?

Perdre du poids n’est pas toujours une question de volonté. Il ne suffit de moins manger. A âge égal et taille égale, l’équation n’est pas aussi simple et beaucoup de régimes n’en tiennent pas compte. De nombreux conseils sont égrenés çà et là dans les magazines. Mais comment savoir ce qui est vraiment bon pour nous ? Nous ne sommes pas tous égaux face à la prise de poids et c’est aussi vrai face la perte de poids.

Il est bien sûr toujours conseillé de rencontrer un micronutritionniste afin d’établir un véritable bilan personnalisé. On peut en revanche mettre en avant des profils fréquemment rencontrés en termes de morphologie et d’habitudes alimentaires. Pour se situer dans chacun des profils, il est possible de répondre à ce rapide questionnaire.
Il existe également des tests en ligne complémentaires pour approfondir chacun des profils.

Profil Insuline

“Je prends facilement des graisses sur le ventre, j’ai un bon bidon. Je mange des glucides à chaque repas et quand je grignote, je prends plutôt des biscuits ou des sucreries. C’est vrai que je ne fais pas beaucoup de sport.”

Un déséquilibre hormonal avec une résistance à l’insuline peut être à l’origine du problème.
L’insuline permet à notre organisme de réguler notre taux de glucose dans le sang et permet la mise en réserve de celui-ci sous forme de graisses. C’est utile et vital.
Mais à force d’être sollicité par un apport trop important ou trop régulier de glucides, le pancréas sécrète de plus en plus d’insuline et du coup le corps stocke de plus en plus mais à cause de cellules inflammées par le stress, une alimentation pas si équilibrée, le tabagisme ou le manque d’activité physique, les capacités de l’organisme se trouvent dépassées.

Les glucides augmentent dans le sang, l’insuline augmente en réponse mais les cellules ne répondent plus, il n’y y a pas assez de serrures (les récepteurs à l’insuline) et celles qui existent sont fatiguées.

La solution ? Limiter les glucides et réparer les “serrures”.

Concrètement, on conseillera de faire au moins un repas par jour sans aucun glucide et quand on en mange, on préférera les glucides  à index glycémique plutôt bas (dits lents): céréales complètes, légumineuses, riz sauvage ou basmati, fruits.

Il faut aussi veiller à équilibrer ses apports en acides gras. Il ne faut pas arrêter les graisses, au contraire, c’est très important pour la fluidité des membranes cellulaires et pour permettre aux « serrures » de fonctionner. Par contre, c’est la qualité de ces graisses qu’il faut contrôler. Un apport suffisant en oméga 3 est indispensable. On privilégiera pour l’assaisonnement une huile vierge de colza, cameline, lin ou noix. Et on pensera à consommer au moins deux fois par semaine un poisson gras. Il est aussi possible d’opter pour une complémentation à base d’EPA, surtout quand le déséquilibre est important ou quand on a pris l’habitude de consommer peu de ces produits.

Profil Neuromédiateurs

 “Je grignote dès que je stresse, ce qui m’arrive souvent, ou que je m’ennuie. Quand je sors du travail, je me jette sur le sucre. En plus, j’ai du mal à démarrer le matin. Et je suis bouffi sur le haut du corps.”

La façon dont nous vivons notre journée est orchestrée par des messagers, les neuromédiateurs, qui tour à tour nous motivent et nous font prendre plaisir à faire (dopamine), nous détendent (sérotonine) ou nous permettent de « survivre » au stress (cortisol).
Typiquement un excès de cortisol nous fait grossir sur le haut du corps. Un manque de sérotonine nous fait grignoter, surtout du sucre et un manque de dopamine nous pousse à une prise alimentaire hédoniste car le plaisir est plus long à venir.

Pour réguler ces mécanismes, on va tout faire pour produire les bons messagers au bon moment et pour lutter contre les effets indésirables du stress.
On privilégiera alors une alimentation selon nos chronorythmes :

  • des repas riches en protéines, en bonnes graisses et en anti-oxydants le matin et à midi pour favoriser notre production de dopamine
  • des repas plus riches en glucides à index glycémiques bas, et en anti-oxydants au goûter et le soir pour favoriser notre production de sérotonine

Il faudra aussi veiller à un apport suffisant en magnésium et fer pour que tout cela fonctionne bien. Et comme le stress puise dans nos réserves et que les carences sont très fréquentes, on pourra si c’est justifié par la clinique pour le magnésium et par un dosage sanguin pour le fer, procéder à une complémentation à dose physiologique sur le long terme avec des minéraux facilement assimilables.

Pour lutter contre les stress, on conseille aussi de se tourner vers des techniques de respi-relaxation qui ont fait leurs preuves : yoga, sophrologie et cohérence cardiaque.

Profil Déficits

“Je suis au régime, je ne mange plus de gras. Je ne mange plus de féculents et je sucre avec des édulcorants. J’ai trouvé dans le commerce des plats allégés vraiment pauvres en calories et je prends des desserts à 0%. Pourtant, je ne perds pas de poids.”

Contrairement à ce qu’on pense ou à ce qu’on veut nous faire croire, arrêter de vraiment manger et de se faire plaisir à table n’est pas la solution pour mincir. Quand on mange de cette façon, on absorbe surtout des “calories vides”, des aliments dont la densité nutritionnelle est pauvre en éléments vraiment utiles : vitamines, minéraux, acides gras essentiels, protéines de qualité…

Cela donne faim, cela épuise nos réserves et surtout cela freine notre perte de poids.
On va donc favoriser une alimentation vraiment équilibrée, c’est-à-dire riches en micronutritiments :

  • fruits et légumes, bio de préférence et très frais ou surgelés, qu’on choisira de terroirs différents
  • bonnes graisses : huiles végétales riches en omégas 3, poissons gras, vrai beurre, huile d’olive de qualité, œufs riches en oméga 3…
  • oléagineux, chocolat noir, céréales complètes bio…

Parfois il est indispensable de se complémenter surtout quand on a souvent fait des régimes sans le contrôle d’un professionnel.

Profil Digestif

“Je digère mal, je suis constipé ou j’ai des diarrhées, je suis ballonné. J’ai un ventre capricieux, j’ai entendu dire que ça pouvait m’empêcher de perdre du poids. C’est vrai ?”

Il a été prouvé qu’à assiette égale, une personne avec un flore déséquilibrée absorbait plus de calories qu’un personne avec un microbiote en bonne santé.

Notre intestin est colonisé par des milliards de bactéries de différentes souches. Il est important de maintenir un bon équilibre entre les souches, d’éviter la prolifération de celles qui sont pathogènes et de bien nourrir les autres.

C’est pourquoi, les personnes en dysbiose doivent souvent être complémentées en probiotiques.
Les probiotiques apportent les souches utiles pour « repeupler » l’intestin.
Mais ces populations doivent être nourries, on conseillera donc une alimentation riche en fibres prébiotiques (et au besoin une complémentation adaptée) : bananes, asperges, oignon, ail, pommes de terre refroidies…

Rappelons toutefois que la prise de poids et que les difficultés à en perdre sont bien souvent multifactoriels. Et bien sûr, on le rappellera jamais assez, chacun est différent. Obtenir les conseils d’un professionnel en micronutrition est bien souvent une des clés de la réussite.

Audrey Charial, nutritionniste et micronutritionniste.

Photographie Fotolia.com © Rostislav Sedlacek, recadrée pour les besoins du blog

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